Se lancer en affaires : Le bilan 2 ans plus tard
Un peu naïvement, en 2015, j’ai pris le contrôle de ma vie professionnelle en quittant mon emploi avec la certitude absolue qu’il y avait un marché pour des services professionnels en communication en Jamésie, une région plutôt éloignée des grands centres.
Certains ont pensé que c’était une décision un peu casse-cou et deux ans plus tard, je n’arrive toujours pas à m’expliquer cette conviction profonde avec des faits. C’est plutôt du côté de l’intuition que j’ai trouvé des réponses.
Ayant acquis une certaine expérience dans mon secteur d’activités, j’avais le désir de prendre des décisions en fonction de mon analyse d’une situation donnée. Deux ans après, je dois dire que je tire une très grande satisfaction de pouvoir faire les choses à ma façon et d’être la seule responsable de mes bons coups… et des moins bons.
Mes #thumbsup
+ Avoir mis le pied sur l’accélérateur au niveau de mes implications
J’ai toujours cru en la valeur de l’implication et quand je me suis lancée dans le vide, je me suis fixé comme objectif de donner du temps à une organisation qui touche le monde des affaires de ma région. Cette décision s’est avérée judicieuse à plusieurs niveaux mais plus particulièrement pour établir ma crédibilité comme professionnelle auprès de personnes qui représentent des organisations avec lesquelles il m’aurait été difficile d’établir des relations.
+ Avoir investi dans des outils de communication de qualité
C’est assez facile à concevoir pour une personne qui vend des services professionnels dans le secteur des communications mais au-delà de cette considération stratégique, d’être fière de distribuer sa carte d’affaires, ça n’a pas de prix. Idem pour sa brochure corporative : il m’arrive de la sortir juste pour la regarder! Je la trouve ben belle, mais j’y vois surtout le chemin parcouru.
J’ai aussi pris la peine d'embaucher un photographe professionnel pour me doter de photos de qualité et j’ai investi dans un site Internet simple mais bien fait. Oui, tout cela coûte cher mais au final ces petites décisions se sont avérées être les bonnes pour mon entreprise parce qu’elles ont été des vecteurs de satisfaction pour moi. Et pour bâtir sa confiance entrepreneuriale, ça en prend parce que la route est parfois sinueuse...
+ Avoir continué à cultiver mon réseau
Je ne saurais trop insister sur l’importance du réseau en affaires. Et pour pouvoir en tirer profit, il faut en prendre bien soin et tenir compte du fait qu’un réseau c’est bidirectionnel. On l’interpelle quand on a besoin d’être conseillé ou de valider une idée mais il faut savoir apporter de l’eau au moulin. Ça se fait en référant quelqu’un, en envoyant un mot à une personne qui vit un moment difficile, en passant dire bonjour à un collègue pour prendre des nouvelles.
Il y a certainement des milliers de bonnes façons d’entretenir son réseau mais pour ma part, ça se passe beaucoup par la lecture. Je lis un truc, ça me fait penser à quelqu’un que je connais… et j’envoie un petit mot. Les médias sociaux et les textos facilitent certainement ce type d’échange.
Je ne compte plus les fois où, à bout de « brasser la même soupe » dans ma tête, j’ai fait le tour de mes contacts et lâché un coup de fil pour demander conseil. Le résultat est plus souvent qu’autrement au-delà de mes espérances.
Depuis que je suis à mon compte, mon réseau c’est un peu comme un collègue de travail qu'on croise une fois de temps en temps à la machine à café.
+ Avoir « adopté » une jeune entrepreneure
C’est arrivé à ma deuxième année d’opération, sans crier gare, et c’est assurément l’un de mes meilleurs coups. D’abord stagiaire pour quelques semaines, « ma » Fred s’est installée à mon bureau à raison de quelques heures par semaine. Au fil des discussions, un projet d’entreprise a pris forme dans sa tête et elle lui a récemment donné vie. L’épauler dans cette grande aventure qu'est l'entrepreneuriat me fait vivre toutes sortes de belles affaires et ça m’aide à trouver un équilibre.
Notre collaboration évolue sans cesse, mais j’y ai trouvé une alliée indispensable pour mon entreprise. Le Milkshake est d’ailleurs né d’une discussion matinale sur notre volonté d’aider les organisations de notre milieu à élargir leurs horizons.
Mon #workinprogress
+ Savoir prendre des vacances comme une championne
Décrocher quand on est entrepreneur, c’est tellement difficile! J’y arrive pour de courtes périodes mais le cap psychologique du 2 semaines de vacances n’a pas encore été franchi. Je m’organise toujours pour n’être pas trop loin du bureau ou à tout le moins d’avoir du réseau cellulaire pour pouvoir réagir rapidement si un client requiert mes services.
Je ne perds toutefois pas espoir (et j’espère que mon chum non plus). La boîte dans laquelle se trouve ma vie professionnelle n’est pas tout à fait bien rangée, ça déborde toujours un peu. Le temps arrangera les choses j’en suis certaine et j'’ai un projet de vacance avec ma famille. Le dossier est donc à suivre à l'été 2018.
Mes #fails
+ Sous-évaluer le travail requis pour la réalisation d’un mandat
Ai-je réellement besoin d’expliquer ici? Et, en même temps, n’est-ce pas normal au début de son parcours entrepreneurial? Je mets ça sur le dos de la courbe d’apprentissage. Je me suis beaucoup améliorée mais la partie n’est pas encore gagnée.
+ Sous-évaluer l’importance de maîtriser sa comptabilité
Oui, je sais, c’est la base. J’ai compris et on ne m’y reprendra plus.
+ Sous-évaluer l’impact financier d’ouvrir un bureau à l’extérieur de la maison
Le fait de savoir compter ne m’a pas empêchée de prendre cette décision, qui a eu d’importantes conséquences financières sur mon entreprise. À ma défense, il y a un an j’avais un urgent besoin d’éloigner mon bureau de mon lit (voir ci-dessous). Reste que j’ai beaucoup travaillé l’an dernier pour le revenu que j’en ai tiré.
Je suis maintenant de retour à la maison, installée confortablement au sous-sol, et le simple fait de ne plus voir mon bureau au rez-de-chaussée constitue une amélioration significative de ma qualité de vie. J’ai quand même la salle de jeux des enfants à traverser, mais le bordel de ma maison est dans la pile des dossiers pour lesquels je n’ai pas de solutions pour l’instant. Un jour à la fois.
Mon #epicfail
+ Dormir
J’ai eu mon lot d’emplois stressants au cours de ma vie, mais j’ai traversé les tempêtes sans y laisser trop d’heures de sommeil. Puis, j’ai eu des enfants et j’ai pensé que c’était la fin du dodo.
Oh bo-boy.
J’ai réellement abandonné l’idée de dormir la deuxième année qui a suivi le démarrage de mon projet d’affaires. Évidemment, j’ai analysé la situation sous plusieurs angles et je pense que la solitude en est la grande responsable. Il y a peu de temps morts dans la journée alors ma tête a décidé de jongler avec les situations complexes au moment où ma tête touche l’oreiller. Il y a eu des périodes ou je ne fonctionnais plus très bien mais, comme on dit, j'ai pris l'beat. Je dormirai en 2018!
Et vous? Quels ont été vos meilleurs coups depuis le lancement de votre entreprise et ceux que vous aimeriez oublier?